:

bouton sondage

Avertissement

12 août 2016

Notre "secret"




Après quelques jours chargés où je n'ai pu vous mettre qu'un texte écrit par un soumis ( je publierai la suite dans les prochains jours), me revoici avec l'envie de partager avec vous une anecdote qui m'est arrivée ce matin.

Mon appartement n'est pas très grand, je n'y ai donc pas la place d'installer une croix de Saint André (je ne vous dis pas comme je rêve d'avoir une pièce en plus pour y aménager un donjon). Et comme je n'ai pas de poutre apparente, il m'a fallu trouver une solution pour varier les positions des soumis quand je "m'occupe" d'eux.
Après quelques réflexions, décision prise d'aller dans un magasin de bricolage pour y acheter deux étais à crémaillère ( facile à installer, à démonter et à ranger en toute discrétion).

Je me déplace uniquement en transports en commun et à pieds.
Imaginez le tableau de ce matin: une femme, dont la tenue éveille parfois quelques doutes, chapeau, long manteau et bottes lacées jusqu'aux genoux (je vous rassure, j'avais aussi un pantalon et un chemisier) qui traverse le centre ville avec sur l'épaule deux étais (rouge en plus, coup de chance) et deux tubes de mousse noire.
Cette tenue m'a déjà valu quelques regards, soient réprobateurs soient intrigués, et même une fois un commentaire dans un bureau de tabac d'un homme qui a dit au patron "il ne manque plus que le fouet et le martinet". Le "pauvre" pensait que que je ne l’entendais pas avec mes écouteurs, je me suis tournée vers lui et dans un grand sourire lui ai dit "je préfère la cravache". Que voulez-vous, je ne suis pas la dernière pour balancer ce genre de phrases avec juste ce qu'il faut d’ambiguïté....

Donc, ce matin, avec mes étais, j'ai constaté encore plus de regards. Il y a une chose délicieuse depuis que je pratique le BDSM, c'est ce sentiment de détenir un "secret" que les autres au mieux soupçonnent mais pour la plupart ignorent -les initiés voient sans aucun doute ce dont je parle.
Je marchais, comme toujours d'un pas décidé, quand j'ai vu en face de moi, un homme qui, en me croisant, m'a adressé un sourire radieux en me regardant bien droit dans les yeux.

Vous l'avez compris, ce n'est pas tant le fait qu'il me sourit ou me regarde qui m'a interpellée, mais bien l'intensité de ce sourire. A n'en pas douter, il avait parfaitement deviné l'usage que je ferai de ces étais et son regard était un regard de connivence.
J'ai eu envie d'éclater de rire et je crois bien que lui-même n'en était pas loin non plus.

Voilà, il ne s'agit là que d'une petite anecdote, mais combien de fois les uns comme les autres qui pratiquons le BDSM avons-nous ressenti ce sentiment d' être incroyablement différents de tous ceux que nous croisons, de jouer à des jeux d’initiés (ce qui est d'ailleurs le cas) et de nous dire "Ah! s'ils savaient..."


Lady Agnès