Les règles sont strictes. Lady Agnès ne transige pas avec celles-ci. Elles sont déjà nombreuses pour mon esprit encombré d’une foultitude de réglementations du passé, je veux dire, le temps d’avant Lady Agnès.
Règle numéro un : Chaque fois que je m’adresserai à ma Lady, je devrai mettre une majuscule à tout article ou pronom se rapportant à Elle. Exemple ici, « Elle », prend une majuscule car l’article se rapporte à Lady Agnès.
Idem pour « Vous » ou « Vos » etc..
J’en suis, après quelques jours de correspondance avec ma Lady, à 10 manquements déjà. Pourtant, je fais d’énormes efforts pour ne pas les oublier ces satanées majuscules. Mais petit à petit, elles commencent à prendre un sens. Comme si chaque fois que j’écrivais le « Vous » avec une majuscule, j’avais en face de moi Lady. Sa force, le respect que je Lui dois se transposent sous mes doigts et sur mes mots. Comme par magie, Elle apparaît quand je pense « majuscule ». Mais je vous rassure, je suis loin d’avoir acquis ce réflexe. C’est un long apprentissage.
Règle numéro deux : Ne jamais répondre « bien », « Très bien » ou « je suis d’accord » à une directive de Lady Agnès. Elle ne me demande pas si je trouve cela bien ou très bien ou si je suis d’accord. Elle me donne un ordre. Il est tout à fait inconcevable qu’un soumis se permette de juger si l’ordre de sa Lady est bien et Elle ne Lui demande jamais s’il est d’accord car il n’a qu’un droit, celui de s’exécuter.
J’ai encore du mal avec cette règle. Pas que je ne sois pas d’accord avec son explication mais parce que mon cerveau a été éduqué à répondre « Bien Monsieur, Très bien Madame, Je suis d’accord », tout ceci voulant dire « Je vous ai bien entendu, même très bien et je le ferai (je suis d’accord). Imaginez la difficulté dans une discussion, alors qu’on n’a pas le temps de réfléchir à Sa réponse mais que tout se fait par automatisme. Je finis par laisser des blancs, le temps de trouver quoi répondre. Cela finit par aérer la discussion mais m’agace profondément. Lady Agnès m’a donné quelques trucs. Je peux répondre « Je Vous ai comprise Lady » ou alors « J’en prend note Lady ». Mais je ne suis pas assez éduqué pour que cela me vienne naturellement. Il me faudra du temps même si ma volonté veut aller vite.
Résultat, j’en suis à dix coups de fouets et trente de martinet pour manquement à la règle. Pas facile d’être un soumis mais j’aime cet apprentissage qu’Elle m’inculque et je La remercie de le faire.
Règle numéro trois : Le téléphone non coupé quand Lady m’appelle sur Hangout. J’ai dérangé Lady trois fois déjà en oubliant de couper mon téléphone. Résultat, ce soir, la sentence est tombée. La prochaine fois que j’oublie, ce sera quarante-huit heures sans m’appeler. Je vous jure que cette punition m’a terrifié. Elle est plus angoissante pour moi que le martinet ou le fouet. J’aime entendre Lady Agnès. Je commence même à ressentir une complicité naissante avec Elle. Quel changement en quelques jours !!! J’ai même eu envie de Lui témoigner de l’amour ce soir, mais je n’ai pas osé. Je ne sais même pas si j’en ai le droit.
Règle numéro quatre : Il est impératif de présenter mes hommages à Lady tous les matins avant neuf heure et tous les soirs avant vingt-et-une heure. Sans oublier les majuscules et en évitant les « bien » et les « d’accord ». J’ai manqué un seul hommage il y a quelques soirs. J’étais en panique pour d’autres manquements que je tentais de répertorier. La sentence : vingt-quatre heures sans aucun signe de Sa part. J’en étais effondré. Elle a eu la bonté, et je l’en remercie, de m’appeler quand même car c’était mon premier manquement à cette règle.
Règle numéro cinq : NE JAMAIS IMPORTUNER LADY AGNES. Je l’ai mise en majuscules car cette règle est la plus importante à mes yeux. La sentence aussi en est la plus terrible. Un manquement donne lieu à un avertissement. Au bout de trois avertissements, c’est le REJET pur et simple !!!
Imaginez ma terreur quand j’ai commis l’irréparable en importunant un soir pour La voir alors qu’Elle venait de me dire qu’Elle ne serait pas disponible. J’étais plus que effondré. J’avais peur. Vraiment, j’ai eu peur. D’ailleurs, j’ai écrit cette règle en rouge dans mon petit carnet afin de ne jamais plus l’oublier.
Règle numéro six : Informer Lady Agnès de mes indisponibilités. Là encore j’ai failli à la règle une fois. Je ne connais pas encore la punition pour ce manquement mais je le saurai bientôt.
L’ensemble de ces règles, que j’acquière au fur et à mesure de mon éducation tissent la toile d’une relation de plus en plus dense avec Lady. Je construis un lien de plus en plus fort avec Elle. Je me sens comme pris dans une nasse, aux mailles douces mais serrées dans lesquelles je me débat, encore fidèle à mes anciennes valeurs, pour me laisser doucement emporter vers le navire de Lady, engourdi par Sa volonté farouche, Sa détermination, Sa générosité à me guider vers là où Elle veut me conduire.
Un grand MERCI !! Précieuse Lady Agnès.
M.