:

bouton sondage

Avertissement

Affichage des articles dont le libellé est shibari. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est shibari. Afficher tous les articles

12 avril 2023

De liens et de cordes


Cet article ne parle que de ma vision à moi, que de ma façon d’envisager la pratique des cordes. Cela ne se veut ni une généralité ni la seule vision valable.

-------------------------------------

«Là où se tissent les liens.»

E.


Comme beaucoup de personnes qui découvrent le BDSM et qui fouillent un peu sur la toile pour s’informer, j’avais entendu parlé du shibari mais je ne m’y étais pas intéressée plus que cela. Il suffit de voir certaines photos de personnes suspendues pour se dire, «oh la la ça a l’air super compliqué» mais surtout «ça a l’air super dangereux».

Mais comme dans ma pratique BDSM j’aimais contraindre et que je suis une personne curieuse, je me suis donc dit «pourquoi pas avec des cordes».

Et, quitte à essayer, autant que je m’informe sérieusement sur le sujet (comme je le faisais et le fais toujours à l’égard d’une nouvelle pratique). J’ai donc épluché la toile, trouvé plus ou moins facilement des informations, des tutos (eh oui, moi aussi j’ai fait cette bourde) mais aussi des informations de sécurité.

J’ai acheté 100 m de cordes de coton que j’ai coupé et que j’ai teint en rouge (depuis les joints de ma machine à laver sont rouges LOL).

Je me souviens encore de la première fois où j’ai attaché un soumis (c’était il y a 5-6 ans): je me suis dit «ouais bof, je vois pas pourquoi ils en font tous des caisses avec cette pratique».


Mais, quelques semaines plus tard, j’ai fait la rencontre d’une jeune femme qui arrivait juste dans la communauté BDSM. Nous avons sympathisé, elle m’a raconté faire des cordes avec un ou deux cordeurs du coin et m’a demandé si je voulais bien en faire avec elle. Elle voulait tenter avec une femme.

Il faut bien reconnaître que le résultat esthétique et technique n’y était pas mais ce que j’ai découvert ce soir-là, je ne l’oublierai jamais et a tout changé de ma vision des cordes.

Sentir le corps de la personne se détendre à chaque passage de cordes, sentir l’abandon, sentir le corps se retendre à chaque nouvelle tension de cordes pour ensuite se relâcher encore plus. Je comprenais qu’il fallait bien plus de confiance à une personne pour se mettre dans les cordes d’une autre qu’il n’en faut à un soumis pour se faire fouetter le cul.

Et ces sourires sur son visage, cet apaisement qui se dégageait d’elle.

Je comprenais que les cordes étaient un moyen de faire «voyager» une personne. Un voyage intérieur. Qu’en contraignant le corps, on libérait l’esprit.

Et enfin, une fois les cordes enlevées, cet état de relâchement total de son corps, lire sur son visage l’apaisement et la reconnaissance pour les sensations vécues…

Et me sentir envahie d’un profond sentiment de gratitude: pour la confiance qu’elle m’avait offerte, qu’elle se soit ainsi abandonnée, pour s’être autorisée cet abandon. Bien plus qu’un corps encordé, j’avais reçu un peu de son âme. Et c’était magique!

C’est à la suite de ce moment partagé que j’ai décidé d’explorer véritablement cette pratique.

Depuis, j’ai appris (au début auprès les mauvaises personnes puis enfin auprès de personnes réellement compétentes) et j’ai cordé diverses personnes (avec plus ou moins de plaisir), soit dans un rapport de domination soit dans un rapport neutre (même si il paraît que l’on y ressent tout de même mon coté dominant).

Cela m’ a permis, non seulement d’apprendre réellement la pratique (et je continue à apprendre) mais, surtout, cela m’a permis de définir précisément ce qui me convient et ne me convient pas dans cette pratique. Ce que je veux vivre et faire vivre dans ces moments-là.


Aujourd’hui, j’ai deux façons de pratiquer les cordes :


La première, celle que j’appelle  «moment de cordes».

Il s’agit d’une session de cordes où j’ai juste l’envie et l’intention d’amener la personne à un état de bien être, à se laisser aller.

Dans ces moments, je suis totalement consacrée à l’autre. Je n’impose rien, je n’exige rien, je n’attends rien, je donne. Je suis comme une masseuse dédiée au bien être physique et cérébral de l’autre.

Ce n’est par pour autant que je n’y prends pas de plaisir, mais juste que mon plaisir ne passe pas par les mêmes canaux que dans d’autres pratiques, c’est juste la joie de voir l’autre personne bien.


La deuxième, que j’appelle «jeu de cordes»,

Là, j’ai envie de jouer, envie d’amener la personne à certes se laisser aller mais surtout à ressentir des sensations diverses et variées en fonction de ce que mes cordes lui «imposeront»: douleurs (voulues et contrôlées), contraintes plus ou moins fortes.

Dans ces jeux, je me sens clairement dominante et j’ai envie que l’autre se «plie», au propre comme au figuré, à l’intention que je lui communique à travers mes cordes et ma façon de les manipuler, de les poser, de les tirer mais aussi à travers la façon dont je manipule son corps.

Il y a donc clairement quelque chose de l’ordre de la domination, mais il ne s’agit pas d’une domination qui impose coûte que coûte (ce n’est pas ma vision de la domination y compris dans un rapport purement BDSM), d’une domination abusante et destructrice, il s’agit comme toujours d’une domination qui a pour objectif d’amener l’autre à s’abandonner, à s’affranchir de toute réflexion, à se laisser aller dans un abandon libérateur pour s’affranchir de tous les carcans que l’on s’impose ou qui nous sont imposés dans la vie normale, de permettre à l’autre d’exprimer, dans un cadre sécurisé et sécurisant, un lâcher prise qu’il ne peut exprimer autrement. Un voyage intérieur dont je suis la pilote.

Dans ce jeu, le flux est continu et dans les deux sens. Je communique quelque chose et je reçois ce que l’autre me donne de lui/d’elle. Là, mon plaisir se trouve dans le fait d’avoir réussi à obtenir ce que je suis allée chercher, d’avoir emmener l’autre à la destination que j’ai choisi (bien entendu avec pour frontières les limites définies au préalable).

Dans ces moments, je suis, à des degrés plus ou moins importants selon le contexte, chasseresse, joueuse, sadique, douce, ferme.


Il y a cependant dans ces deux versions, un point commun: L’envie d’apporter à l’autre quelque chose.

Et c’est dans cette manière d’aborder la pratique que tout se joue chez moi, ce qui va faire que je pratique ou non avec une personne.

J’ai eu l’occasion d’essayer, mais ça ne fonctionne pas, il ne se passe rien, je ne peux pas encorder une personne avec qui je n’ai pas déjà tissé un lien.

Cela a en partie à voir avec le fait que la pratique des cordes implique une proximité physique étroite, que cela implique de faire entrer cette personne dans ma sphère intime alors que j’ai tendance à maintenir les personnes dans la sphère sociale (cf différents niveaux de distances chez l'humain). Je sais qu’il y a des encordeurs qui parviennent très bien à passer de la distance sociale (de 120 cm à 360 cm) à la distance intime (moins de 40 cm) sans avoir besoin de passer par la case distance personnelle (de 45 cm à 125 cm), qu’il y a des personnes qui parviennent à être proches physiquement de l’autre sans avoir besoin de l’être sur le plan psychologique, mais moi ce n’est pas mon cas. (*)

Ma pratique étant basée sur ce que j’apporte à l’autre je ne peux pas le faire si je ne connais pas un peu cet autre, si j’ignore qui l’autre est, et encore moins si il n’y a pas chez la personne ce petit quelque chose qui va me donner envie de le lui apporter, si je n’ai pas envie de prendre cet autre dans mes bras. Comme certains ne pourraient pas partir en week-end avec une personne inconnue, je ne peux emmener dans un voyage de cordes une personne qui m’est inconnue et dont je ne peux pas dire que cette personne est une personne que j’apprécie (je ne parle pas d’appréciation sociale de surface, mais personnelle), une personne à qui je n’ai pas envie de faire un cadeau.

Cela a aussi à voir avec une histoire de confiance.

En effet, dans mes différentes expériences, j’ai pu me rendre compte que si un modèle doit avoir confiance en son encordeur, il faut aussi que l’encordeur ait confiance envers le modèle.

Cela peut paraître surprenant mais, si il est indéniable que le modèle se met en jeu physiquement et psychologiquement, il ne faut pas omettre que la personne qui encorde se met aussi en jeu psychologiquement. Ainsi, un modèle qui ne sait pas communiquer clairement avant, pendant et après et vous avez le risque de créer mal-entendus et blessures. Des incidents pouvant aller à l’accident qui ne laissent jamais un encodeur indemne émotionnellement (à moins d’être le dernier abruti qui ne voit en un modèle qu’un mannequin inanimé ou qu’une proie). Nul(le) n’est non plus à l’abri d’un(e) modèle qui crie au loup ou dont la fragilité psychologique vous explose «en pleine poire».

Il convient de ne jamais oublier que avant d’être Dom/me, riggeur, sub , modèle, nous sommes avant tout des êtres humains et que c’est ce qui nous définit en tant qu’être humain que nous «amenons» avec nous dans nos pratiques.

En résumé, même si je dissocie pratique des cordes et lien BDSM, et même si j’aime pratiquer les cordes avec ceux qui me sont soumis, je peux tout à fait corder une personne qui ne l’est pas. Mais mon envie et ma façon d’encorder la personne sera toujours la concrétisation du lien et se fera en fonction du lien que j’ai avec.

Voilà pourquoi ma recherche dans la pratique des cordes n’a rien à voir avec le fait que je sois Domme/encordeuse mais tout à voir avec l’être humain que je suis, je recherche un partage humain avant tout. D’ailleurs pour cela que lorsque je prends des photos de mes modèles encordés, je m’attache  plus souvent à l’expression sur le visage ou ce que l’on peut voir du lien entre mes modèles et moi, que sur les cordes elles-mêmes.



Lady Agnès
















(*) NB : Il y a des personnes, aussi bien du côté encordeur que du côté encordé, qui axent plus leur pratique sur la corde (les pattern, le résultat esthétique, etc..) que sur la personne ou pour qui la pratique n’implique rien d’émotionnel envers l’autre. Je ne dis pas que c’est moins bien que ma vision, je dis qu’il s’agit d’une recherche différente et qu’il convient d’en parler  avec son partenaire avant de pratiquer (comme on parle des limites) afin d’éviter un investissement (ou non investissement) émotionnel en dissonance avec le partenaire.


Lady Agnès



6 juin 2022

GUIDE: Pratiquer le shibari, conseils et sécurité de base


Pourquoi un tel guide?

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au shibari, j’ai fais comme beaucoup: je suis allée voir sur internet. Là, il m’a fallu fouiller et encore fouiller. J’ai essayé de consulter le plus de sources possibles afin de faire des recoupements et trouver des éléments concernant des questions que je ne me posais même pas et de compiler tout ce que je trouvais ici et là.

J’ai acheté des livres (francophones) et là j’ai trouvé comment faire de jolies figures (patterns) mais très peu sur l’aspect sécuritaire de la pratique.

J'ai aussi rencontré quelques personnes dont je pensais qu’elles savaient.

Avec tout cela, je pensais savoir ce qu’il y avait à savoir, du moins les bases suffisantes pour pratiquer au sol.


Mais,

parce que lorsque j’ai commencé à suivre des cours dans une association sérieuse, j’ai découvert que je n’avais qu’une connaissance très partielle voire même parfois erronée;

parce que si, avant de suivre ces cours, je n'ai blessé personne, ce n’est que grâce à mon bon sens qui me disait de détacher à la moindre gêne du modèle et de ne pas passer à la suspension tant que je n’aurais pas suivi de cours. Mais que cela ne m’a pas empêché de commettre des erreurs dont certaines auraient pu avoir de graves conséquences;

et

parce que chaque jour je vois sur les réseaux sociaux, des néophytes qui demandent des tuto sans se rendre compte que pratiquer le shibari sans connaître quelques bases, c’est comme se contenter de regarder une vidéo d’alpinisme pour penser être capable de grimper la face nord de l’Everst. Mais aussi des personnes se disant pratiquant depuis des années (et pour certains enseigner) dire et faire du « grand n’importe quoi »;

parce que j’entends trop souvent que dans certains cours/lieux on ne parle de sécurité que pendant une petite heure (parfois même moins) et que la prévention se réduit souvent à « il faut faire attention aux nerfs »;

parce que les cordes, oui ça peut faire mal mais que les cordes confort ça existe aussi et qu’il ne faut pas confondre la douleur infligée /subie par méconnaissance et celle induite volontairement et en tute sécurité;

parce que être un bon cordeur ce n’est pas être celui qui fera la plus belle photo;

parce que être rigger c’est avant tout avoir conscience, accepter et assumer d’être responsable et garant de la sécurité physique et psychologique d’une autre personne;

parce que être modèle ce n’est pas être une « pâte à modeler » inerte, sans réflexion et devant tout accepter mais être un partenaire proactif dans le bon déroulement du moment partagé;


Voilà pourquoi j’ai décidé de rassembler et partager tout ce que j’aurai aimé (dû) savoir lorsque j’ai débuté.

Je n’ai nullement la prétention de me considérer comme un rigger expérimenté ni de tout savoir, je n’ai pas non plus celle de penser que ce guide est parfait, mais j’espère qu’il pourra aider autant les novices à prendre conscience de tout ce qu’il est important de connaître avant d’attacher une personne ou d’être attaché, que les personnes ayant déjà entamé un parcours de formation.


GUIDE: Pratiquer le shibari, conseils et sécurité de base




Lady Agnès




4 novembre 2021

Shibari ou kinbaku?


Dès que l’on se lance dans des recherches sur le shibari et le kinbaku sur internet, on en arrive vite à s’emmêler les méninges car, bien souvent, ces deux mots sont utilisés sans tenir compte de ce qui différencie ces pratiques.

Et en plus de cela, il semble que tout le monde ne soit pas d’accord pour définir les différences entre les deux.

Je vais donc vous donner ma propre perception, une façon simplifiée de s’y retrouver.


Pour commencer et afin de simplifier un peu les choses un peu de vocabulaire :

SHIBARI signifie en japonais « lier, attacher », bref que vous fassiez des nœuds sur une personne, sur un paquet cadeau ou même sur un arbre, c’est du shibari. Cette pratique se concentre uniquement sur le résultat esthétique obtenu avec les cordes.

photo internet non sourcée
source internet



https://www.theduchy.com/fr/








 

 

 

source internet


Installation éphémère « The red garden » pour tanqueray au mandarin oriental paris

Photographie : Hugo HEBRARD



Œuvre de Garth Knight – extraite du livre « The Enchanted Forest »


Le KINBAKU, quant à lui, désigne spécifiquement le fait d’utiliser les cordes pour attacher une personne dans une intention précise : provoquer des sensations chez la personne modèle (provoquer de la douleur, créer une réponse émotionnelle et/ou une réponse sensuelle).

Source  film:kinbaku-the-art-of-bondage


Source studiokokoro



Pour moi, le shibari est une recherche purement artistique, le kinbaku lui, relève en plus d’un échange entre deux personnes, la personne qui encorde se concentre sur ce qu’elle apporte à la personne modèle.


Donc voilà, en théorie, vous avez à présent des clés pour faire la différence (au moins dans les grandes lignes) entre Shibari et Kinbaku lorsque vous voyez une photo et aussi pour définir ce qui vous attire dans la pratique des cordes, que vous soyez modèle, attacheur(se) ou les deux.


Mais, comme rien n’est jamais aussi simple, il y a entre le shibari décoratif et le Kinbaku teinté de SM bien des nuances possibles, à vous de trouver avec votre(vos) partenaire(s) celle(s) qui vous convien(nen)t. N’hésitez pas à regarder des performances de différent(e)s attacheurs(ses) et à aller dans des associations cordes avec des influences et orientations différentes.

Néanmoins
, rien ne vous oblige à choisir une voie plutôt qu’une autre, vous pouvez tout à fait naviguer de l’une à l’autre, à l’exemple de Kinoko Hajime qui va de la démarche artistique (en faisant des installations artistiques qui n'incorporent même pas des humains comme sujets), au macramé décoratif, au Kinbaku.


Par contre, il y a une certitude, si vous souhaitez encorder une personne

ou être encordé(e) (oui oui en tant que modèle, il y a aussi des choses à apprendre), ne vous contentez pas de tutos internet, prenez des cours auprès de personnes sérieuses. Les tuto internet vous montreront des jolies choses à reproduire mais ne vous apprendront pas comment pratiquer en toute sécurité. En effet, la pratique des cordes est une pratique dangereuse qui peut au mieux blesser (lésion nerveuse provisoire à définitive) au pire tuer (chute mortelle).Vous n’iriez pas escalader l’Himalaya sans avoir pris des cours d’alpinisme ? Eh bien, le shibari et le kinbaku, c’est pareil : cela s’apprend!

Lady Agnès


du Shibari au Kinbaku avec Kinoko Hajime 







10 mars 2019

Première suspension... après


Modèle / soumisE: Gigi
Cordes et photo Lady Agnès


Juste bien





flot d'émotions diverses


3 février 2019

Être dans les cordes (par Gigi)


J'ai pas mal réfléchi au sujet, à ce ressenti, cette sensation dans les cordes, et la chose qui m'est revenue le plus souvent en tête est à quel point c'est une expérience personnelle.
Au-delà de la domination/soumission, et en essayant tant bien que mal de me séparer de cet aspect là que je ressens même lorsque ce sont des cordes juste pour les cordes, je dirais avant toute chose qu'il s'agit d'un vrai sentiment d'abandon, de laisser aller.

Il faut accepter de se laisser porter, savoir donner sa confiance à la personne qui va corder, et partant de là c'est vraiment une expérience captivante.
On se sent à la fois libre et pourtant entravé, et en laissant totalement à l'autre le choix de la position, de la marche à suivre on se retrouve finalement quelque part libéré de cette partie là, plus à même de ressentir et de prendre conscience d'autres sensations. Les sens sont beaucoup plus affûtes, et l'on ressent avec beaucoup plus d'intensité, le contact des cordes, les moments où elles glissent le long du corps, où elles se resserrent, leur odeur, les respirations... le temps semble ralentir, comme en suspension et plus l'on se sent entravé plus l'on ressent l'instant présent.
C'est en quelque sorte abandonner pour se retrouver et là c'est vraiment personnel à chacun.
On est quelque part plus maître de son propre corps, et de ressentir les cordes intensifie cette sensation, tout en se sentant en sécurité, dans les mains d'une personne de confiance à qui l'on se confie, et cet échange est quelque chose d'assez intense à ressentir.
C'est difficile pour ma part de détacher cela de la D/s mais je pense que cette sensation s'applique qu'il y ait D/s ou pas, et ça a pour résultante de créer un moment, une bulle, où l'on se retrouve avec soi même, où l'on cesse d'être juste ce corps l'espace d'un instant, pour retrouver des pensées, des sensations, ou juste faire le vide, permettre de se lâcher, se relaxer, ou au contraire ressentir tout autre chose selon le type de corde pratiqué.

Mais en tout et pour tout et au delà de l'aspect D/s, oui, les cordes procurent cette sensation de lâcher-prise, un peu comme un saut à la corde mais où la corde est une personne ce qui rend l'expérience toute autre, et quelque part apportent cette espèce de sensation de bien être car une fois que l'on ne peut plus bouger, que l'on a temporairement laissé de côté cet aspect là, on se relâche et on ressent sous une tout autre perspective.
C'est remettre quelque chose pour en gagner une autre. Un échange, où on sait ce qu'on donne mais pas forcément ce que l'on va recevoir, ce qui en fait une bonne part de sa beauté en tant que pratique.

Concernant Vos cordes en particulier, il est vrai que si tout ce qui a été dit précédemment s'applique dans ce cas également, j'y trouve évidemment beaucoup plus, du fait de la relation que N/nous avons et de mon ressenti vis-à-vis des cordes.
Je ressens dans Vos cordes ce que je ressens lors de mes séjours, mais de façon décuplée quelque part, avec cette sensation magnifiée de me donner entièrement à Vous, et pas uniquement dans le service, de Vous appartenir. Même sans y incorporer des pratiques D/s, c'est une sensation qui ne me quitte pas. Vos cordes sont également particulières, à l'instar de ce que chacun peut trouver dans cette pratique, il va de même pour ce que l'on y apporte, et de fait Vous faites montre d'une grande sensualité et de calme, tant et si bien que l'on a envie de se lover dans Vos cordes et d'accepter leur étreinte, et si je suis déjà dans l'optique de lâcher-prise et de confiance, prête à me donner à Vous, cela me donne d'autant plus cette envie, de pouvoir Vous donner plus pour ressentir ce plaisir que Vous semblez prendre à corder et qui se ressent au travers de Vos gestes et de la façon que Vous avez de faire.
C'est vraiment un moment qui renforce et cette confiance que j'ai en Vous et le désir de Vous donner cet abandon, ce lâcher-prise.


Gigi

11 décembre 2018