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3 mars 2022

(Lady) Agnès et le (néo-)féminisme (Partie 1)


Mon regard sur le néo-féminisme


25 janvier : journée nationale (France, 2018) contre le sexisme ;

8 mars: journée internationale (ONU, 1977) d'action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l'égalité et la justice;


25 novembre : journée internationale (ONU,1999)  pour l’élimination de la violence contre les femmes.


[image internet]


Grâce à des mouvements comme #meetoo, #balancetonporc et autres, la parole des femmes se libère et met au jour une réalité qui a explosé à la figure de toute la société occidentale : même dans nos pays prétendus civilisés, même au XXIe siècle, être une femme c’est être exposée à des violences psychologiques, physiques et/ou sexuelles tout au long de sa vie, par le simple fait d’être née de sexe féminin.

Finalement, rien de nouveau sous le « soleil féminin », ni à propos de ce que vivent les femmes, ni pour le fait qu’elles se lancent dans le combat pour que les choses changent (on considère que la « vague féministe » qui déferle depuis 2010 serait la 4e vague de l’ère moderne [1]).

Née dans les années 70, j’étais alors trop jeune pour observer la fin de la vague des années 60 contre le patriarcat et je ne fais pas partie de celle actuelle, car ma vie de femme est déjà bien avancée et que mes combats liés à ma condition de femme je les ai déjà pas mal affrontés et surmontés.
Attention, je ne dis pas qu’il n’y a plus de grands combats à mener et que je ne me sens plus concernée, mais je préfère laisser cette lutte aux nouvelles générations et puis, surtout, cette vague que je qualifierai de 2.0 (du fait qu’elle se passe essentiellement en ligne), je ne m’y reconnais pas du tout, je ne m’y retrouve pas.

Certains « sous-combats » me saoulent et me paraissent d’une futilité sans nom et me donnent l’impression de faire plus de tort que de bien à la cause féministe mais aussi, plus j’observe et plus je me rends compte que l’activisme féministe actuel dérape de plus en plus vers de la haine, aussi bien envers les hommes (misandrie) que envers les autres femmes (qui ont le malheur de ne pas amalgamer masculinité et toxicité) mais aussi vers l’infantilisation des femmes.

La misandrie n’est pas un phénomène nouveau dans certains mouvements féministes radicaux (Cf «SCUM Manifesto» de Valérie Solanas dont se prévalent héritières spirituelles certaines), cependant je constate que, sans doute à cause des réseaux sociaux (terrain propice à l’expression de toute haine), elle se généralise de plus en plus, qu’elle est non seulement de plus en plus partagée mais surtout de plus en plus décomplexée, assumée.

Ainsi, tout ce qui vient de l’homme – cisgenre et hétéro – est systématiquement perçu comme mauvais, toxique, cause et source d’oppression et de danger contre les femmes.

Au lieu de se concentrer uniquement sur les hommes qui ne sont pas sortis de l’âge de pierre et considèrent encore les femmes comme des objets dont ils peuvent user et abuser selon leur bon vouloir, au lieu d’accompagner tous ces hommes qui essaient de sortir de leurs schémas sociétaux et éducatifs, de ce qu’ils ont appris « être un homme »[2]

, TOUS les hommes sont honnis, on les met TOUS dans le même sac étiqueté « prédateur » comme s’ils étaient TOUS irrécupérables.

Preuve en est lorsque je vois des recherches de partenaires (pour des pratiques non sexuelles) : « tout le monde sauf mec cisgenre hétéro ».

Et lorsque que quelqu’un interroge sur cette mention, la réponse est toujours la même : pour se sentir en sécurité.
De plus en plus ce discours : en présence d’un homme cisgenre hétéro, point de sécurité possible, tout autre individu court un danger potentiel. L’homme cisgenre hétéro est devenu « le monstre » dont il faut avoir systématiquement peur, comme autrefois du loup dans le Chaperon rouge, comme du requin dans « Les dents de la mer ».

« ben oui tu comprends, statistiquement, les agressions sont majoritairement commises par des hommes cis »

« tous les hommes cis ne sont pas des prédateurs, mais la plupart des prédateurs sont des hommes cis ».

Des arguments que j’entends tout à fait. Cependant, si aujourd’hui, nous faisons ce constat c’est bien parce que la parole des femmes s’est libérée mais aussi parce qu’elle est plus écoutée, entendue. Mais combien de décennies a-t-il fallu aux femmes pour que leur parole soit enfin prise en compte (et on le sait, il y a encore beaucoup à faire à ce sujet) ?

Je me souviens avec désolation d’une réunion dans un groupe parité à mon travail : l’une des membres proposait de créer un espace de paroles pour les femmes victimes de violences (au travail comme au privé), j’ai alors dit qu’il serait plus judicieux de créer une cellule pour les "PERSONNES victimes de violences" afin de ne pas oublier que des hommes sont aussi parfois victimes de violence. Il y a eu un grand silence et la réunion a repris comme si je n’avais rien dit.

La société patriarcale n’a pas fait du tort qu’aux femmes, mais aussi aux hommes, très peu d’hommes victimes de violences psychologiques, physiques et /ou sexuelles osent en parler, encore plus lorsque causées par une femme. Alors que tout le monde connaît (ou croit connaître) l’affaire Roman Polanski jusqu’à ses moindres rebondissements, qui connaît l’histoire de Maxime Gaget ?


« Un homme, ça peut pas être violé par une femme»


« Un homme c’est plus fort qu’une femme, il peut se défendre si une femme lui tape dessus, sinon c'est que c'est pas un homme »


« Si un homme est humilié et rabaissé par sa femme, il n’a qu’à partir »



Autant dire que la parole des hommes n’est pas plus prise en compte que celle des femmes il y a encore peu et que lorsqu’elle le sera tout autant il sera intéressant de voir ce que révéleront alors les statistiques.

Il faut vraiment arrêter de penser que les femmes sont des petites choses fragiles ! Des êtres innocents et de perpétuelles victimes !

Alors que nous prônons la reconnaissance d’une égalité homme / femme à tous les niveaux, nous refusons d’admettre que les femmes peuvent être tout aussi violentes que les hommes [3] [4] voire monstrueuses et tortionnaires lorsqu’elles en ont l’occasion [5]. Et on en parle des maltraitances commises sur enfants par leur mère (pour moitié auteures alors que les pères représentent le 1/3) ? Faut-il vous rappeler qui est Myriam Badaoui ? Et demandez aux femmes bi et lesbiennes si elles ne connaissent pas elles aussi les violences conjugales ! [6]


Étiqueter l’homme cisgenre hétéro comme « prédateur » à l’égard des femmes, c’est mettre les femmes en constante position de victimes, réelles et /ou potentielles. C’est donc encore et toujours définir la femme en fonction de l’homme ! Mais c’est aussi entretenir la peur chez les femmes !

Alors oui, rien que dans l’Union européenne, une femme sur 10 a subi une forme de violence sexuelle et une femme sur 20 a été violée [7], c’est une réalité. (Mais attention ces chiffres ne font pas de distinction de genre des agresseurs, information qu’omettent fort opportunément certain(e)s).

Je ne dis donc pas que le risque n’existe pas, mais je dis que la peur ne doit pas prendre le dessus de nos rapports avec les hommes… ni la haine.

Chaque jour, des chauffards prennent le volant et provoquent des accidents de la route, faut-il pour autant avoir toujours peur de prendre le volant ? Faut-il haïr tous les conducteurs ?

Actuellement, au lieu d’être dans un véritable dialogue, certaines ne font qu’enjoindre les hommes à se « déconstruire » sans pour autant leur proposer une nouvelle construction ; elles crient haut et fort « la peur doit changer de camp » mais, d’un autre côté, elles entretiennent cette peur envers l’homme cis hétéro, comme nos contes pour enfants entretenaient la peur du loup, comme le cinéma a créé la peur du requin.

Depuis quand « taper sur la tête » de quelqu’un lui donne-t-il envie de changer ? Depuis quand humilier quelqu’un pour ce qu’il est lui apprend-il quelque chose ? Depuis quand créer un climat de peur et de défiance apporte-t-il la paix et la sérénité ?

Aujourd'hui, au lieu d’être dans la volonté d’un nouveau « vivre ensemble » à construire ensemble, "les" femmes s’opposent aux hommes et s’opposent aussi aux autres femmes, si on n’a pas peur de tous les hommes cis hétéro, si on n’est pas CONTRE les hommes cis hétéro ( et je ne vous parle même pas si on a le malheur de tenir le discours que je tiens dans cet article), alors on n’est pas féministe, on est une traître « à la cause ». FUCK !! et RE-FUCK!!


Louis Aragon a dit « la femme est l’avenir de l’homme » mais n’en déplaise aux néo-féministes et autres radfems (féministes radicales), l’avenir ne se fera ni sans ni contre les hommes cis et ce n’est que ensemble que femmes et hommes construiront un avenir meilleur pour chacun ! Ce n’est que ensemble, que nous gagnerons des rapports apaisés !


Et le BDSM dans tout cela ?     Partie 2



Lady Agnès




Annexes

[1] Le féminisme à travers ses mouvements et combats dans l’Histoire

[2] je conseille à ce sujet de regarder le documentaire Infrarouge « la virilité »

[3] les-femmes-et-le-crime

[4] « CES CRIMINELLES DONT ON PARLE PEU : Déni ou tabou ? Femmes violeuses d’adultes » mémoire présenté par Isabelle ZALLOT

[5] livre de Wendy LOWER « Les Furies d’Hitler »

[6] violences-conjugales-une-premiere-campagne-de-prevention-pour-les-couples-de-femmes

[7] Violence à l’égard des femmes : une enquête à l’échelle de l’UE

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