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26 juillet 2016

Comment je suis devenue Dominatrice


“Tombée dans le BDSM” , la formulation (voir l'article précédent) peut surprendre, mais je n’en vois pas d’autre. En effet, je suis devenue Dominatrice tout d'un coup et un peu par hasard (en même temps, il semble que le terrain était plus que propice).


Donc je vous plante le décor, j’ai 43 ans et j’ai derrière moi une vie intime bien remplie : plusieurs vies de couple et “quelques” amant·e·s. 
En “Vanille”, déjà, je n’étais pas forcément dans la norme bien pensante : je vivais mes envies comme je l’entendais.
Pour moi, le sexe n’était pas qu’une question de sentiments, mais de plaisir, pris, partagé. Bref, s’il y a forcement sexe quand il y a sentiments, l’inverse n’est pas forcément vrai : libertine non, épicurienne oui !


J’avais l’esprit large et peu de choses me choquaient mais, et parce que certaines choses m’étaient totalement inconnues, j’étais encore relativement “sage”.
Avec les hommes, je dirigeais souvent la manœuvre, aimant à l’occasion attacher et, quand ils n’étaient pas trop coincés, j’explorais leur “côté sombre” et leur faisais découvrir leur point P.
Hétéroflexible, j’ai eu quelques amantes (homosexuelles déclarées et aussi quelques hétéros à qui j'ai fait découvrir ce que leurs amants ne leur avaient jamais donné) et, là aussi, je menais la danse, éblouie par leur visage transfiguré par le plaisir. Encore aujourd'hui, je me souviens de chacune d’elles avec émotion.


Dans mes pérégrinations, j’ai rencontré des hommes que je trouvais alors un peu “bizarres”…
Un chef d’entreprise qui, lors d’un déjeuner, m’avoue qu’il porte de la lingerie féminine, d’autres qui me racontent qu’ils aiment se féminiser, un autre qui m’offre une cravache pour mon 25ᵉ anniversaire, quelques-uns qui m’abordent dans la rue et me disent “Bonjour Madame, je cherche une Maîtresse pour me dominer”, etc...
Comme je le disais plus haut, peu de choses me choquaient et celles-ci pas plus que d’autres, je me disais pour les premiers “Après tout, chacun fait ce qu’il veut” et, pour les derniers, j’étais plutôt dans l’état d’esprit de me dire
" J’ai pas l’air si peau de vache ?! ".
Le plus marquant fut ce militaire. Après la première nuit, comme je restais chez lui pour quelques jours, il m’avait dit le matin avant de partir “Dans la pièce à côté, j’ai une cantine, si cela te dit, va voir ce qu’il y a dedans”.
La cantine militaire était de belle taille. Je vous dis pas la tête que j’ai faite quand je l’ai ouverte : elle était remplie à ras bord de “jouets”. Certains que j’identifiais sans problème, godes (simples et doubles), des martinets, des menottes, des cordes et d’autres qui me parurent très mystérieux. Je me rappelle avoir à peine osé y toucher et refermé le couvercle avec la plus grande précaution.Je n'étais pas prude mais, là, ça faisait beaucoup chez un seul homme! Ne rigolez pas, c’était il y a plus de 20 ans …
Dans la journée, j’ai cherché de quoi lire et là encore je suis tombée sur des livres dont le contenu m’a laissée perplexe… sexe et douleur ? Un truc vraiment incompréhensible pour la sensuelle que j’étais (et suis toujours)… Le soir venu, comme je voulais tout de même savoir si cet homme était du genre à recevoir ou à infliger, alors que nous étions au lit, je l’ai attaché aux barreaux de son lit et j’ai commencé à le caresser. À un moment, je l’ai un peu griffé et là il m’a sorti “vas-y, fais-moi mal”… Je vous dis pas ma tête ! encore pire que celle du matin devant les “jouets”… Cela m’a coupé la chique et je l’ai détaché en disant que j’étais fatiguée…
(Soyez sympa, les initiés, arrêtez de rigoler comme des baleines…quant aux curieux et novices, je suis certaine que vous comprenez très bien de quoi je parle).

À l’époque, comme beaucoup, j’avais une image très limitée du BDSM et comme Internet était encore assez confidentiel, je ne pouvais pas aller me documenter.
Et puis surtout, aucun d’entre eux n’avait eu le courage de m’expliquer quoique ce soit !


Pendant toutes ces années, j’ai donc été une femme libérée comme on dit (mais ne croyez pas que je prenais le tout-venant, il y a eu plus de râteaux acerbes que d’élus): maîtresse entreprenante d’hommes célibataires ou mariés, compagne de conjoints qui me trouvaient “castratrice” dans la vie quotidienne et bi un peu macho mais tendre avec les femmes… mais finalement encore très "gentille".


Et puis, il y a quelques mois, j’ai rencontré un homme marié sur un site bien connu pour les rencontres extra-conjugales (moi, j'étais célibataire mais je n'avais pas envie de tomber sur un spécimen qui aurait envie de faire de moi la mère (ou la belle-mère) de ses enfants ou même juste de me transformer en "bobonne").
À notre deuxième rencontre dans un petit hôtel, nous étions à peine arrivés dans la chambre qu’il s’est jeté à mes pieds pour les embrasser en me suppliant " Laissez-moi vous adorer".
Je ne sais si ce fut le fait de le voir ainsi à mes pieds, le mot “adorer” , la supplique dans sa voix ou tout à la fois, mais une chose est certaine, c’est qu’après la seconde d’étonnement, j’ai apprécié et savouré.
Non seulement, j’ai apprécié mais surtout je me suis dit " Voilà, c’est ça"… Ce fut comme si j’avais toujours senti qu’il me manquait quelque chose sans savoir quoi et que, enfin, la révélation était là, une évidence.
Avec lui, ce ne fut que des ébats où je dominais bien plus que je ne l’avais fait jusque là, ce fut la première fois où je pris un homme avec un gode, ce furent les premières fessées administrées, quelques humiliations inflligées et le plaisir d’être vénérée, adorée…


Par la suite, j’ai exploré Internet, dévorant tout ce que je trouvais, lisant, visionnant des vidéos, inscriptions sur des sites spécialisés et dialogues avec des soumis.
Mais l’inconvénient d’Internet c’est qu’on y trouve le meilleur comme le pire et que, surtout, cela ne donne qu’une vision tronquée des choses. Imaginez nos ados qui vont sur Youpo**, Xham**ou autres sites pornographiques pour savoir comment on fait l’amour, quelles images du sexe ont-ils ? Quels amants cela fera-t-il d’eux ? une catastrophe…

À ce stade, je me disais que j’étais plus dans la domination cérébrale et que le martinet ce n’était pas un truc pour moi (j’ai toujours eu horreur de la violence). Je disais “jamais”. Et le test de mes “aptitudes” BDSM, que j’avais rempli et qui me disait sadique à près de 60 % se plantait complètement.


Un jour,  sur un des sites sur lesquels je suis inscrite, j’ai rencontré un “kinkster”. Nous nous sommes vus plusieurs fois autours d’un verre, d’un dîner et puis il m’a proposé de ramener son martinet en me disant " Vous essayerez et vous verrez si cela vous plaît ou pas… au moins vous saurez". Bref, un truc du style  " Avant de dire que tu n’aimes pas les haricots verts, goûte d’abord" qu’on dit aux enfants… et comme je suis curieuse… (mais ça vous l’aviez compris avec le coup de la cantine militaire)
Les premiers coups, on est presque hésitant, on se lance presque comme dans le vide, et puis on voit ce corps se tortiller de plaisir, le sexe en érection, alors on hésite moins et … Eh bien ça y est, on a mis les doigts dans le pot de confiture.

Et je peux vous dire que, depuis, ce n’est plus seulement les doigts que j’ai dans le pot, mais toute la main, tout le bras… le corps tout entier… et je me régale.




Lady Agnès


6 commentaires

  1. Bonjour Lady Agnès,
    Contente de faire Votre connaissance(sourire), je ne regarde plus les cantines militaires depuis que j'ai lu vos textes ... Quoi que ... cérébralement , un homme qui hurle "oui chef" en faisant des pompes au sol cela m'a toujours mis dans des émois(sourire)...
    Bien à Vous , Melle sweet.

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  2. Fabuleuse Femme Domina, qui transmet une folle envie d'échanger et de vous rencontrer Lady Agnès...

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  3. Ce billet ma fait rire, non pas par ce qui vous est arrivé qui est un cheminement respectable et qui a dû vous amenez a des situations cocases mais de l’autodérision dont vous faite preuve dans l’article.


    J’ai eu un parcours toute autres, avec certain épisode dont aujourd'hui je serais vraiment très gêner de raconter. Vous avez beaucoup de courage au final de raconter tous cela.


    Pour faire double écho a cette article et un peu écho a un autre billet que vous avez écrit « à l’attention des soumis ».
    Moi je me souviens que à mes début, j’avais une idée très précise de « ma relation souhaiter » je ne savais pas alors que le Bdsm existait, bien sûr il est très vite arrivé à mes oreilles et quand j’ai voulu me lancer dedans, en cherchant sur internet comme vous dite (à propos de youp et xham…. ) je suis tombé malheureusement sur une face visible bien pitoyable du Bdsm, tous ce qui a trait à la prostitution et aux donation financière, me sentant du coup seul, et ayant abdiquer a ce qui semblait « la marche à suivre » pour bien plus tard trouver des sites (fl and co) ou j’ai enfin découvert que je n’étais pas seul aux monde et que ma vision du Bdsm était partager par la VRAI communauté et non pas celle visible au premier abord.


    Pour les soumis débutant c’est d’ailleurs le piège le plus grand, croire que seul les dominante vénal existe et que les autres non. GROSSIERE EREURS de bleu (et je ne parle pas des fesses avec x coups) que de croire que des vrais Dom avec une culture Bdsm n’existe pas. La preuve au final avec ce blog. Au final les gens qui tomberont sur votre blog bien viellant seront de sacrer veinard bien chanceux ^^

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  4. Magnifique premier article qui donne envie de découvrir d'avantage Votre blog.
    Karl

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  5. Plus je vous découvre, plus j'apprécie la femme que vous êtes.
    Merci Lady Agnès.
    Respectueusement Ma

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